La nécropole nationale de Souain-Perthes-lès-Hurlus - La Ferme des Wacques

Cimetière de la 28e brigade

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Nécropole nationale de Souain. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici  necropole_Souain Brigade

 

 

Située au sommet de la côte 160 et face à l'emplacement de l'ancienne Ferme des Wacques, la nécropole nationale de Souain - Cimetière de la 28e brigade - La Ferme des Wacques regroupe les dépouilles de 147 corps de soldats morts pour la France lors de l'offensive du 25 septembre 1915. Au lendemain des premiers jours de cette opération, le père Doncoeur, aumônier de la 28e brigade, et quelques volontaires ensevelissent à cet endroit les corps des combattants des 35e, 42e et 44e RI engagés dans ce secteur et aménagèrent ce cimetière selon un ordonnancement atypique. Entourant un immense calvaire, une double rangée de croix, ce monument dédié aux morts de la 28e Brigade rappelle un cromlech celtique. Inauguré le 25 septembre 1919, ce cimetière, considéré comme provisoire, aurait dû être transféré vers la nécropole de Souain La Crouée. Or, après l'intervention du Comité de la Ferme des Wacques auprès des pouvoirs publics, il est maintenu et acquis par l'État en 1935.

Parmi les soldats inhumés, repose la dépouille du caporal Joseph Duvillard au 42e RI (Tombe 149), frère d'Henri Duvillard ancien ministre des anciens combattants et victimes de guerre (1967-1972).

 

Les batailles de Champagne - 1914-1918

Après la contre-offensive franco-britannique de septembre 1914 sur la Marne et l’échec de la "Course à la Mer", la guerre de mouvement disparait sur le front ouest. Pour se protéger du feu de l'artillerie, les belligérants s’enterrent.

Au cours de l’hiver 1915, le général Joffre lance en Champagne différents assauts qui se brisent contre les tranchées allemandes. Ces opérations de "grignotage", localisées notamment dans les secteurs de Souain, de Perthes, de Beauséjour et Massiges, sont particulièrement meurtrières. Sans résultat, le front reste figé.

Au cours de l'été, pour rompre le front et soutenir les Russes en difficulté sur le front oriental, Joffre décide de conduire une nouvelle offensive. Cet effort principal, appuyé par une autre action en Artois, se déploie dans la grande plaine aride et crayeuse de la Champagne pouilleuse. Long de 25 kilomètres, le front s'étend entre Aubérive et Ville sur Tourbe. Cette action est conduite par la 2e et 4e armée. En face, les Allemands de la IIIe armée sont installés dans de solides tranchées. Plus en retrait, située à contre pente se trouvait une seconde position dissimulée des observations aériennes et hors de portée des canons français.

Après une préparation d'artillerie de trois jours, l'attaque est déclenchée le 25 septembre. Les Français enlèvent les premières lignes à l’exception de celles situées notamment sur la butte du Mesnil.

Sur l'emplacement de cette nécropole, s'est élancée la 28e brigade, constituée par les 35e et 42e régiments d'Infanterie. Ces hommes issus, pour beaucoup, de Belfort doivent s'emparer du Plateau des Tantes situé à l'ouest de la Ferme de Navarin. Là, l'ennemi, retranché dans une position hérissée de barbelés et de mitrailleuses, résiste violement. Au prix de pertes importantes, la brigade parvient, le 27 septembre, à s'emparer de la Tranchée des Tantes sur une largeur d'environ 500 mètres. La percée tant espérée semble se réaliser. Pourtant, faute de moyens, elle ne peut être exploitée. Encerclée, soumise à de violents bombardements, la 28e brigade est anéantie, tout comme la ferme des Wacques qui est au cœur de ces affrontements.

Plus largement, l'élan de cette offensive se brise sur la deuxième position encore intacte. Les troupes françaises s'épuisent et doivent faire face à de puissantes contre-attaques. Au cours de ces assauts, les deux armées perdent 138 000 hommes. En novembre, les conditions climatiques difficiles et l'importance des pertes obligent Joffre à renoncer à conduire de nouvelles attaques. Le front revient à un calme relatif.

L'offensive allemande de juillet 1918 replace ce front au cœur des opérations. Mais engageant la totalité de ses forces de la Meuse à la mer du Nord, le maréchal Foch, fort du soutien croissant des Américains, déploie à l'automne une large manœuvre. Pour la région de Reims, l’armée du général Gouraud s’empare successivement de Navarin, Tahure et de Sommepy. Dans le secteur de Minaucourt, le Mont-Têtu et Le Mesnil sont enlevés par les Français qui franchissent la Dormoise et marchent vers les Ardennes jusqu'en novembre 1918.

Aujourd'hui, la région de Suippes, au travers des vestiges de villages de Perthes, Hurlus, Mesnil, Tahure et Ripont mais aussi de dix-huit nécropoles, conserve le souvenir de ces combats acharnés. Pour la seule commune de Souain, on recense trois autres cimetières militaires et l'emblématique monument-ossuaire de la Ferme de Navarin rassemblant 10 000 corps de soldats non identifiés et préservant le souvenir des combattants français, américains, polonais, russes et tchécoslovaques qui ont pris part aux opérations sur le front de Champagne.

Au sein de cette nécropole se dressent deux monuments régimentaires dédiés respectivement au 44e et 60e d'infanterie, unités particulièrement éprouvées lors de ces combats. Ces monuments érigés initialement sur le champ de bataille ont été, à la suite de remembrements, déplacés en 1985.

  • Nécropole nationale de Souain. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Souain. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Souain. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Souain. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Souain. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Souain. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Souain. © ECPAD

  • Ferme des Wacques, 1915. © ECPAD

  • Panorama sur les lignes allemandes à l'ouest de Souain. © ECPAD

  • Dans une tranchée près de Souain, un soldat français recout son pantalon. © ECPAD

    Les soldats français sont coiffés  d'un casque Adrian qui, à partir de l'automne 1915, équipe une grande partie de l'armée française. S'inspirant de la "Bourguignotte" du Moyen-Age, ce casque en tole succède aux képis ou aux cervelières, assurant ainsi une meilleure protection aux combattants.

  • Ruines de Perthes-lès-Hurlus. © ECPAD

  • Anciennes tranchées allemandes situées dans le bois Sabot. © ECPAD

    Malgré une progression de 3 à 4 km, la rupture n'a pas été réalisée.

  • Monument érigé par le père Doncoeur, 1925. © ECPAD

    Jésuite, expulsé de France en 1901, le père Doncoeur (1880-1961) répond, comme tant d'autres hommes d'églises, à l'appel de la mobilisation générale. Aumonier militaire aux 115e RI, 35e RI et 42e RI, il fait preuve d'un courage et d'un dévouement sans faille à l'égard des combattants, notamment pour leur offrir une sépulture décente.

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    Infos pratiques

    Adresse

    Souain-Perthes-lès-Hurlus
    À 3 km de Souain, sur le chemin vicinal

    En résumé

    Eléments remarquables

    Monuments aux morts du 44ème R.I. tombés les 25-29 septembre 1915 . monument aux morts du 60ème R.I. tombés le 25 septembre 1915.