La nécropole nationale de Maurupt-le-Montois

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Nécropole nationale de Maurupt-le-Montois. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_necropole_Maurupt

 

La nécropole nationale de Maurupt-le-Montois regroupe les dépouilles de 515 soldats français morts au cours de la bataille de la Marne en septembre 1914. Créée au terme des combats de 1914, celle-ci est typique des cimetières militaires du début de la Grande Guerre regroupant des tombes collectives. Il faut en effet attendre la loi du 29 décembre 1915 pour que les soldats morts pour la France bénéficient du droit à être inhumés en sépulture individuelle. L'inhumation des soldats morts sur le champ de bataille est assurée par la troupe aidée par la population civile. Ainsi, 444 corps reposent dans un ossuaire. Aménagé en 1922, ce cimetière national fait face à un monument commémoratif érigé, cette année-là, à l’initiative du général Toulorge, ancien commandant de la 5e brigade d’infanterie à la mémoire du 72e régiment d’infanterie (RI), du 128e RI, du 42e régiment d’artillerie et des 9e et 18e bataillons de chasseurs à pied.

 

La Bataille de la Marne - 6 - 12 septembre 1914

Le 25 août 1914, trois semaines après la déclaration de guerre et l'échec de la bataille des frontières, le général Joffre ordonne le repli général, afin de stopper la progression vers Paris de l'aile marchante allemande. Malgré leur épuisement, le 6 septembre 1914, les armées françaises font volte-face et tiennent une ligne de résistance de presque 300 kilomètres dont Verdun constitue le pivot. Au centre du dispositif, se trouvent les 5e et 9e armées françaises, soutenues par le corps expéditionnaire britannique.

Le champ de bataille fait l’objet d’intenses bombardements et d’offensives incessantes durant lesquels les soldats se battent, parfois au corps-à-corps, pour quelques mètres carrés de terrain. Les marais de Saint-Gond, au confluent du Grand et du Petit-Morin, font ainsi l’objet de combats d’une violence extrême ; Français et Allemands occupent à tour de rôle le terrain à grand renfort d’artillerie.

Dans ce secteur, les Allemands accentuent leur poussée vers l’est en direction de Bar-le-Duc. Ils sont aux portes de la Haute-Marne. Dans la région de Le Buisson – Sermaize-les-Bains, les Français sont retranchés derrière le canal de la Saulx qui forme une ligne de résistance. La poussée ennemie est puissante et la 5e brigade déployée dans ce secteur ne peut tenir ses positions. Le 6 septembre, le village de Bignicourt est aux mains de l’ennemi alors que de violents combats de rue se déroulent dans les ruines de Pargny-sur-Saulx. Sur l’ensemble du front, la journée du 8 est décisive pour l’armée allemande. Dans ce secteur, le sort des armes tourne en sa faveur. L’ensemble des points d’appui comme Pargny tombent. Les Français se replient sur une nouvelle ligne où les villages de Favresse et de Maurupt constituent le pivot. Au cours de la nuit, les combats s’intensifient autour de la tuilerie de Maurupt. Le 9 septembre, les Français organisent, à la hâte, la défense de cette position. Le 10 au matin, un nouvel assaut allemand est lancé. Au terme de violents corps-à-corps dans les rues, l’ennemi s’empare du village. Mais le 11 septembre, menacés d’être coupés de leurs arrières, les Allemands abandonnent ce secteur. Les Français reprennent chaque village perdu et s'élancent à la poursuite de l'ennemi. En effet, devant le sursaut sur la Marne, l’État-major allemand ordonne alors le repli, dans l’Aisne où ils occupent des positions précédemment fortifiées.

Du 5 au 12 septembre, la bataille de la Marne permet de redresser une situation militaire gravement compromise et d’arrêter le plan allemand d’invasion de la France. Paris est sauvée. Mais, en dépit de ce succès militaire, les troupes anglaises et françaises, épuisées, ne trouvent pas la force de repousser l’envahisseur au-delà des frontières. Au cours des mois d’août et septembre 1914, 250 000 jeunes Français meurent, sont blessés ou  portés disparus. Dans un ultime sursaut, chacun des belligérants se lance dans une course effrénée afin de prendre l’armée adverse à revers. Sans succès, Français et Allemands échouent sur les rivages de la Mer du Nord. La guerre de mouvement s'enraye. Le conflit s’installe alors pour quatre ans au fond des tranchées, jusqu’à la victoire alliée en novembre 1918.

Après ce supplice de 1914 où ce village est rasé à 90%, le village de Maurupt-le-Montois, comme un grand nombre de communes voisines, est cité à l'ordre de l'armée et reçoit, le 20 septembre 1920, la croix de guerre.

 

  • Nécropole nationale de Maurupt-le-Montois. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Maurupt-le-Montois. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Maurupt-le-Montois. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Maurupt-le-Montois. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Maurupt-le-Montois. © ECPAD

  • Soldats français en position. Vêtus d'un pantalon rouge et d'une capote gris de fer bleuté, les combattants français sont, au début de la campagne de 1914, des plus exposés au feu des mitrailleuses ennemies. © Collection privée - FBN - DR

  • Groupe de soldats du 72e RI. Stationné avant la guerre à Amiens - Péronne (Somme), le 72e RI est engagé d'abord en Belgique puis s'illustre dans les combats de Maurupt-le-Montois. Au cours de ces derniers, disparait le caporal Émile Engel. Ce coureur cycliste, né en 1889, dispose d'un palmarès des plus riches. Il remporte ainsi plusieurs victoires sur le Tour de France et en 1913 termine 1er au tour de Belgique. Au sein de cette unité est engagé le soldat Georges Beaugrand. Âgé de 21 ans, il combat dans le secteur de Maurupt-le-Montois et est fait prisonnier le 6 septembre 1914. Interné en Allemagne, il parvient à s'échapper. Après la guerre, ce militant communiste est élu député de la Seine de 1923 à 1932. il décède en septembre 1981. © Collection privée - FBN - DR

  • Église de Maurupt-le-Montois avant et après les combats d'arrêt de septembre 1914. © Collection privée - FBN - DR

  • Ruines du village de Maurupt-le-Montois, juillet 1915. © ECPAD

  • Vue sur le village de Maurupt-le-Montois, juillet 1915. Depuis près de deux siècles, le village de Maurupt-le-Montois compte quelques tuileries qui ont permit l'essor de la région. Au terme des combats de septembre 1914, Maurupt-le-Montois est rasée à 90 %. Au total, ces usines, 157 maisons, 185 granges écuries et remises ont été détruites. Seules 19 maisons ont été épargnées. © ECPAD

  • Cérémonie funèbre célébrée, le 10 septembre 1915, par l'évêque de Châlons-sur-Marne en mémoire des défenseurs de Maurupt-le-Montois. © Collection privée - FBN - DR

  • Tombe collective où furent inhumés des soldats du 72e et 128e RI, 18e et 9e BCP, 17e d'artillerie et 3e génie. Les hommes du 72e RI sont très impliqués dans les combats de septembre 1914. Ils défendent un secteur couvrant les villages de Le Buisson à Pargny-sur-Saulx puis plus au sud, le village de Le Montoy à Maurupt-le-Montois. Le régiment perd près de 1800 soldats (tués, blessés, prisonniers, disparus). © Collection privée - FBN - DR

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    Infos pratiques

    Adresse

    Maurupt-le-montois
    À l’ouest de Bar-le-Duc, D 16

    Horaires d'ouverture hebdomadaires

    Visites libres toute l’année

    En résumé

    Eléments remarquables

    Monument aux morts 1914-1918